étonnants témoignages...
Mon blog devient sérieux-spi là... et je vais en remettre une dose ! (laissez des coms quand même... c'est un peu frustrant quand on en a que quand on parle couleur de robe et kilos en trop)
Non, ça ne reflète pas mon état d'esprit actuel - je vous promets quelques petits délires bientôt quand j'aurai le temps. C'est vrai que la charge de boulot va en augmentant. Pas le temps de faire les boutiques ! (J'ai pas eu le temps de faire les sooooldes ! sisisi ! l'angoisse ! heure moyenne de départ du boulot : 19h45 !).
Mais trève de plaisanterie, pas le temps pour des futilités, place aux choses importantes.
On trouve parfois des choses étonnamment bien dans les journaux !
À peine descendue de l'hélicoptère qui la ramenait de la jungle,
Ingrid Betancourt, à la stupéfaction de tous, s'agenouille sur le tarmac pour
rendre grâce à Dieu publiquement. Geste un peu « décalé » aux yeux de certains
qui, condescendants, l'expliquent par la soudaineté d'un changement qui lui a
fait perdre ses repères... Ce n'était pas cela du tout.
Ingrid Betancourt récidive : à Bogota, à Paris, elle ne cesse
d'afficher sa foi en Celui qu'elle a découvert, agissant au fond d'elle-même,
sans Lequel elle n'aurait pu résister aux épreuves physiques et aux
humiliations qui lui furent infligées pendant six ans. Privée de liberté, ne
trouvant à l'extérieur que dureté intolérable, elle a plongé en elle-même et
exploré cette conscience qui nous fait homme et femme. Elle y a trouvé les
racines de la dignité que l'on ignore souvent et qui sont inscrites au plus
profond de chacun pour le nourrir et l'élever.
Mais qui les a déposées là sinon le Créateur ? Cette découverte ou redécouverte
enthousiasme la prisonnière qui l'écrit à sa mère. Libérée, elle ne peut garder
cela pour elle. Elle ressent le besoin de faire partager par tous son trésor,
cette joie profonde, cette foi rénovée... Étonnant témoignage dans notre monde
où l'on s'agite tant.
Ces jours derniers, nous perdions Bronislaw Geremek, intellectuel reconnu,
homme politique courageux. Ce grand Européen nous a laissé ce message qu'il
rappelait sans cesse : « Le problème est de rendre les gens heureux et
cela grâce à la construction suivante : le MARCHÉ, car c'est la liberté d'agir
; la DÉMOCRATIE garante des libertés publiques et personnelles ; et, enfin, la
FRATERNITÉ, mais celle-ci est la plus difficile à mettre en place. » Bronislaw
Geremek précisait : « L'Europe n'est pas seulement une zone économique. Elle est aussi
éthique, il lui faut un coeur... L'Europe doit être une communauté chaleureuse
ayant une dimension spirituelle. »
Tony Blair : « La foi forge ma vision de l'humanité »
Et voici que surgit, en ces jours d'été, un troisième témoignage
inattendu, celui de l'ancien Premier ministre britannique, Tony Blair, que
publie Le Monde du 22 juillet. Ce chrétien, confirmé à l'âge de 20 ans, à la
stupéfaction de ses « copains rockeurs », estime essentiel le concept de communauté. Cela signifie pour
lui ne pas vivre que pour soi, mais pour les autres. Alors, Tony Blair découvre
que «
la foi n'entrave pas la vie des jeunes gens modernes et qu'elle n'a rien à voir
avec l'ennui et le puritanisme ».
Il est révolté que, pour un homme politique, « parler de sa
foi soit toujours suspect et même très mal vu. Ce n'est tout de même pas
quelque chose dont on devrait avoir honte ! C'est un pôle essentiel de notre
vie et l'on devrait pouvoir en parler simplement sans que cela soit jugé
ridicule ou réactionnaire, ou donner l'impression de remettre en question les
fondements d'un État laïc. Cela fournirait, d'ailleurs, aux électeurs des clés
pour mieux comprendre le caractère et la motivation de leurs leaders. Comment
imaginer, en effet, que leur foi n'affecte pas leur action politique » ?
Tony Blair souligne l'importance cruciale de la question
religieuse : « La pensée des Lumières, dit-il, a voulu nous
faire croire que le progrès irrésistible de l'humanité était synonyme
d'extinction des religions, dont nous n'aurions plus besoin ; que Dieu était
condamné. Quelle erreur ! Or, comment ignorer cet élément fondamental dans la
vie de milliards de gens. Je rêve que la religion humanise, donne du sens, des
valeurs, une dimension spirituelle à une globalisation chaotique qui fait
perdre aux peuples leurs identités et repères. Je rêve qu'au lieu de se
craindre, de se défier, de se combattre, les croyants des diverses religions
apprennent à dialoguer, à se respecter et à travailler ensemble pour le bien
commun et qu'ils transforment la foi en force de progrès... Je mise sur la foi,
convaincu qu'elle peut servir de guide, de fédérateur et de moteur pour le
futur. »
Ces réaffirmations publiques du spirituel à travers de tels témoignages,
de tels engagements humains, politiques, se produisent au moment où la
mondialisation crée certains désarrois. Nous sommes alors amenés à nous reposer
la grande question : qui sommes-nous, d'où venons-nous, où allons-nous - La
réponse spirituelle de ces témoins est une démarche tournée vers les autres et,
en même temps, pour certains d'entre eux, vers l'Autre, c'est-à-dire Dieu. Un
Dieu qui est ouverture et donc le contraire de l'exclusion, pratiquée par les
fondamentalismes, les intégrismes extrémistes des religions. La réponse
spirituelle, loin d'être une évasion, une fuite des réalités, leur donne, au
contraire, une prise plus solide sur le réel. En effet, elle leur permet de se
situer, de s'orienter et leur donne alors la possibilité de mieux agir.
François Régis Hutin