Ô temps...
À mon amie de province
Mes vacances de la Toussaint s'appellent "ouikenned".
J'aurais aimé m'envoler vers une destination lointaine, prendre un verre sur un remblais, marcher sur la plage, porter encore une fois, une dernière fois, avant qu'elles n'hibernent, une petite robe légère qu'il m'aurait fallu tenir en riant pour éviter qu'elle ne s'envole.
J'avais rêvé marcher d'un pas assuré sous un parapluie dans les rues d'une capitale inconnue, me donner un air "so frenchy" tout en m'émerveillant tout bas devant chaque vitrine, chaque silhouette décalée qui viendrait éveiller mon imagination.
J'ai finalement enfilé une paire de bottes et une veste qui sentait l'humidité et le poids d'un été passé dans une soupente. j'ai humé l'air qu'une brume légère avait rendu humide. Autour de moi les arbres avaient pris une teinte dorée, les rayons de soleil caressaient les champs labourés avec douceur, la houpette blanche d'un lièvre sautillait au loin.
Plus tard j'ai joué à cache cache avec le petit chaperon rouge.
Au loin le tracteur rentrait, en ronronnant les dernières traces de l'été.
C'était l'automne, et la nature avant de s'endormir se parait de jolis atours.